Coalition pour une ambition élevée et des partenariats à plusieurs niveaux (CHAMP) a franchi une étape historique avec l'arrivée de ses 76e et 77e pays signataires. Avec l'adhésion de la Suède et de la Bolivie, CHAMP compte désormais plus de soutiens que jamais depuis son lancement lors de la COP28 à Dubaï en 2023. Chaque nouveau membre renforce la portée mondiale de CHAMP, son influence et sa capacité à promouvoir une action climatique urbaine ambitieuse à l'échelle mondiale.

Du leadership scandinave en matière de technologies propres aux trésors écologiques de l'Amérique du Sud, le soutien de ces deux pays envoie un message clair : la voie vers la résilience climatique exige à la fois innovation et inclusion, et elle ne peut réussir que si toutes les régions du monde s'engagent. La croissance continue du nombre de soutiens est essentielle pour maintenir son influence dans les négociations internationales sur le climat et garantir la diversité. Chaque nouveau membre renforce la capacité de la coalition à défendre des objectifs climatiques plus ambitieux, à orienter les ressources vers les zones vulnérables et à partager les pratiques réussies en matière d'adaptation et d'atténuation.

La coalition a été créée pour accélérer l'action collective en faveur du climat, renforcer la coopération multilatérale et garantir que les pays travaillent de concert avec leurs villes et régions pour atteindre des objectifs ambitieux de réduction des émissions et un développement urbain résilient et durable. Sa mission est de maintenir l'ambition climatique au cœur de l'agenda mondial et de favoriser des partenariats multi-niveaux entre nations et écosystèmes diversifiés.

La Suède : un leader climatique de longue date

La Suède est pionnière en matière d'action climatique depuis des décennies, avec une approche globale alliant politique ambitieuse, innovation technologique et partenariats public-privé solides. Au cœur de sa stratégie se trouve l'objectif national d'atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2045, l’un des objectifs les plus ambitieux au monde.

L’une des pierres angulaires de l’approche suédoise a été sa politique de taxe sur le carbone, introduite en 1991 et en constante augmentation au fil du temps – 134 € par tonne en 2025. Cette mesure, associée à la loi sur le climat de 2017, a fourni des incitations juridiques et économiques à long terme pour dissocier la croissance économique de la consommation de combustibles fossiles. Un Conseil indépendant sur la politique climatique examine les progrès réalisés afin de garantir la responsabilité, faisant de la gouvernance climatique suédoise l'une des plus transparentes et des plus solides au monde.

Au-delà de la gouvernance, la Suède s'est positionnée à l'avant-garde de l'innovation industrielle verte. Le projet phare HYBRIT (Hydrogen Breakthrough Ironmaking Technology) développe le premier acier sans énergie fossile au monde, une avancée majeure susceptible de transformer l'une des industries les plus polluantes. Les entreprises suédoises font également progresser le secteur des batteries durables, contribuant ainsi à la transition vers les énergies propres en Europe et au-delà.

L'innovation urbaine est un autre pilier de la contribution de la Suède. Des villes comme Frankrike (C40 Villes membres et signataires de la Convention mondiale des maires pour le climat et l'énergie (GCoM) et Gothenburg (Signataires du GCoM) sont connus pour leurs éco-quartiers, leurs réseaux intelligents et leurs transports alimentés aux biocarburants. À l'échelle nationale, des systèmes de valorisation énergétique des déchets fournissent chaleur et électricité à des centaines de milliers de foyers. 

En adhérant à CHAMP, la Suède réaffirme non seulement son leadership historique, mais apporte également son expérience pratique à une coalition qui se nourrit de solutions partagées. La Suède est le 13e des 27 États membres de l'Union européenne à avoir rejoint CHAMP ; toute la Scandinavie en fait donc désormais partie.

Bolivie : Résilience dans les Andes et en Amazonie

La Bolivie rejoint la coalition en tant que 77e membre, représentant un pays très vulnérable aux impacts du changement climatique, mais riche en écosystèmes vitaux pour l'équilibre de la planète. De la forêt amazonienne aux glaciers andins en passant par les zones humides d'altitude, les paysages boliviens sont essentiels à la biodiversité et au stockage du carbone, mais ils sont de plus en plus menacés par la hausse des températures, les sécheresses et les inondations.

Contrairement aux pays hautement industrialisés, la Bolivie inscrit son action climatique dans une vision holistique du « Vivir Bien » (bien vivre) et reconnaît l'importance de la Pachamama (la Terre Mère). Cette perspective a été inscrite dans la Loi-cadre de la Terre Mère (2012), qui a créé des institutions comme le Autorité plurinationale pour la Terre Mère intégrer l’adaptation et l’atténuation dans le développement national. 

Dans la pratique, la Bolivie a mis en œuvre des projets d'adaptation communautaires, permettant aux communautés autochtones et rurales de renforcer leur sécurité alimentaire, de préserver la diversité génétique des cultures et de gérer les ressources en eau. Dans les centres urbains tels que La Paz et Santa Cruz de la Sierra (tous deux signataires du GCoM), les autorités ont introduit des cartes des risques, des systèmes d'alerte précoce et des solutions basées sur la nature pour lutter contre les inondations et les glissements de terrain. 

Le pays prend également des mesures pour un avenir énergétique plus propre. Des investissements dans l'hydroélectricité, le solaire et l'éolien sont en cours. diversifier sa matrice énergétique, tandis que les programmes d’électrification rurale visent à atteindre l’accès universel à l’électricité d’ici 2030. 

En adhérant à CHAMP, la Bolivie réaffirme qu'une action climatique efficace ne se limite pas à la réduction des émissions, mais repose aussi sur l'équité, la résilience et la solidarité. Sa participation garantit que la coalition représente non seulement les leaders du climat, mais aussi ceux qui sont en première ligne face aux impacts climatiques.

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